Samouraïs

Par Pierre-François Souyri et Shin’ichi Saeki

Broché (13 €)

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Ebook (10,00)

Disponible ci dessous au format PDF

128 pages

En bref

À travers les siècles, les samouraïs ont été associés à l’honneur, au courage, à l’abnégation, autant qu’à leurs prouesses martiales. Pourtant, à l’origine, ces valeurs étaient subordonnées à la victoire au combat, seule garante de la survie du guerrier et de son lignage. Si les samouraïs se sont progressivement fédérés autour de nouvelles aspirations comme la loyauté ou le renoncement de soi, celles-ci correspondaient rarement à la réalité des rapports de force, lorsque ruse, suspicion et trahisons étaient le quotidien des alliances militaires et la guerre un art de la survie.

Ainsi, contrairement aux idées reçues, l’invention de ces valeurs éthiques est tardive : la « Voie du Guerrier » – ou Bushidô – est un « concept » élaboré à partir d’une tradition fictive aux alentours du XVIe siècle. Cette construction a donné lieu à une mystique nationale qui a depuis largement dépassé les frontières du Japon et continue de hanter notre imaginaire, entre films hollywoodiens et pratiques assidue des arts martiaux.

Alors, qui étaient vraiment les samouraïs ?

Pierre-François Souyri est professeur à l’université de Genève, il fait partie des meilleurs spécialistes européens de l’histoire du Japon. Shin’ichi Saeki est historien, il a consacré son œuvre au Japon médiéval et enseigne à l’université Aoyama Gakuin.

 

Presse

Philitt

On entend souvent que c’est la modernisation du Japon au XIXe siècle et le contact avec les Occidentaux qui ont entraîné la relégation puis la disparition des samouraïs. Pensez-vous néanmoins que les causes de ce déclin soient plus lointaines ?

Le déclin des samouraïs est amorcé dès lors qu’une autre classe sociale émerge, une bourgeoisie urbaine et commerçante qui conteste l’hégémonie culturelle des samouraïs. Les samouraïs ne sont pas seulement la classe dominante, c’est aussi une classe moyenne…

France culture

Dans l’imaginaire collectif, le samouraï est un guerrier japonais violent et sauvage, adepte de la mort volontaire appelée le « Seppuku » et suivant le code d’honneur du « Bushido », la voie du guerrier. Son histoire est complexe et s’articule avec le contexte politique du Japon. Qui est-il vraiment ?

Atlantico

Les transformations accélérées de la société japonaise, à partir de 1868 peuvent apparaître aujourd’hui comme un processus de modernisation quasi linéaire. Elles n’ont bien sûr jamais été vécues comme telles par les contemporains. Il s’agit plutôt d’un cheminement chaotique où illusions, désirs et attentes se heurtèrent à des réalités plus sombres et débouchèrent sur une grande conflictualité politique et sociale.

Sommaire

I. Les guerriers étaient-ils des barbares ?

II. La renommée du lignage

III. La conscience du devoir chez les guerriers

IV. Les coutumes guerrières

V. Les premières apparitions du Bushidô

VI. La mise en place du Bushidô moderne

VII. Chronologie

Extrait

La voie du guerrier

Des romans populaires aux films hollywoodiens en passant par les arts martiaux et la bande dessinée, l’univers des samouraïs japonais fascine l’imaginaire de nos sociétés contemporaines. Le bushidô (La Voie du guerrier) est un de ces « concepts » qui nous donneraient à comprendre la nature profonde de ces guerriers d’autrefois. Mais le bushidô n’est pas qu’un mot inoffensif à destination exotique. Il est partie constituante des dispositifs qui ont permis la naissance d’une mys- tique nationale japonaise au début du xxe siècle.

Dans ce livre, Saeki Shin’ichi montre comment s’est peu à peu fabriquée cette idée de « Voie du guerrier » depuis les premiers récits médiévaux jusqu’aux constructions plus récentes. Il montre comment les guerriers des débuts du Moyen Âge se sont construit un univers culturel en rupture avec celui de la cour impériale de Kyôto, autour de pratiques de combat qui nécessitaient un entraînement physique et psychologique particulier. Cet univers désigné alors comme la Voie de l’Arc et du Cheval suscita, en son temps, dégoût, cri- tiques ou parfois empathie. Cette tension entre des valeurs repoussantes ou fascinantes, donna peu à peu naissance aux grandes œuvres de la littérature médiévale japonaise dite guerrière. La gloire personnelle, le courage, l’honneur se sont donc construits comme des valeurs relatives toujours liées à la victoire qui conditionnait la survie du guerrier, de son domaine et de son lignage. Or, à cette manière de combattre qui passait par l’entraînement à l’équitation et au tir à l’arc s’agrégèrent peu à peu d’autres valeurs comme l’abnégation ou le renoncement de soi qui devinrent les marques de reconnaissance d’un groupe social particulier, le groupe des samouraïs.